Dans le cadre du Projet de recherche en art Géographies Variables créé par Julie Morel, j’ai participé à une résidence de recherche d’un mois sur le territoire de la Nouvelle-Orléans (Etats-Unis), au cours de laquelle j’ai développé trois projets vidéos : Do it again, Displaces – from display to places - , Here over there.
Do it again
Film tourné lors d’une second line en hommage à Nelson Mandela. L’installation vidéo utilise un capteur infrarouge qui active le son lorsque les spectateurs sont en mouvement devant la projection, sinon elle reste silencieuse. Le spectateur ne se retrouve pas comme simple consommateur de l'événement, mais il est intégré dans un espace délimitant un univers.
Displaces – from display to places -
Un ami artiste, Sylvain Le Corre, a un jour confectionné pour moi un dispositif sur lequel fixer ma caméra.
Il s’agit d’une petite planche de bois avec deux miroirs à son extrémité. Lorsque je filme, l’image est divisée en deux parties devenant ainsi deux espaces différents. Celui de gauche est devenu le lien central d’échanges et de rencontres, des personnes prennent à leur tour la caméra pour filmer elles-mêmes leur environnement familier. L’image de droite montre chaque élément singulier que j’ai découvert à mon arrivée dans la ville.
Je me suis parfois retrouvée de l’autre côté de la caméra. C’est un peu comme un espace public où chacun peut prendre et trouver sa place en relation à l’autre. Nous découvrons divers lieux comme contextes de ces échanges.
Here over there
Cette vidéo prend comme point de départ une rencontre à la Nouvelle Orléans. Elle commence par un très généreux don que m’offre la banque alimentaire, puis devient un échange de plats cuisinés avec ces produits. Cette nourriture initialement apportée aux personnes à l’origine de cette générosité, deviendra finalement une vidéo témoignage envoyée par la poste de France à la Nouvelle Orléans sous forme de DVD / lettre destiné aux personnes concernées.
À l’image, nous circulons dans des photographies présentant Harold - la personne autour de laquelle s’est constituée cette histoire - dans sa maison et son univers.
«L’expression la plus sincère et la plus authentique d’une tradition, d’Histoire, de racines et de genres, ce n’est que la nourriture. Et c’est sous cet angle-là que je regarde et que je vois la nourriture. En tant qu’expression d’une Histoire et d’une tradition, et en tant que quelque chose de fédérateur qui rassemble les gens autour d’un projet commun, quoi que soient leurs différences.»
Kamal Mousawak, professeur de cuisine et fondateur de Souk el Tayeb à Beyrouth (Liban). On va déguster, France Inter.
